samedi 21 juillet 2007

les vacances






Allez hop! Moi, je me casse en vacances. Je reviens début aout.

A plus et merci.



l'auteur quittant le monde de l'enfance d'un pas décidé







vendredi 20 juillet 2007

jeudi 19 juillet 2007

tome 4, page 41, case 5






photos de vacances




























bonnes vacances





Autant l'arrêt de l'émission "arrêt sur image" m'en a tout à fait injustement et partialement titillé une sans faire bouger l'autre, autant l'arrêt de "la bande à Bonnaud" me fait chier. Qu'il me soit permis de leur apporter ici un très modeste soutien. Oh, pas que ça ne changera grand choses, mais bon. J'ai été invité dans cette émission, ils avaient lu mon livre avec attention, et savaient en parler, ce qui n'est pas toujours le cas. Alors dommage...


mercredi 18 juillet 2007

enfin une bonne nouvelle






Bad religion, le meilleur groupe de punk rock de tous les temps (je profite que Bouzard soit parti en vacances pour assèner des âneries) vient de sortir son dernier opus. Evidemment, on peut envisager de ne pas l'acheter, jamais, de vivre une vie incomplète et triste, mais, au jour du jugement dernier, à l'heure de passer devant le Grand Punk Créateur , il ne faudra pas s'étonner d'alors passer son éternité à écouter Kyo. En boucle.


ah, les ados, d'mon temps, c'était autre chose!




mardi 17 juillet 2007

rhaaaa!!!




Bon... bin devant la mauvaise volonté de l'ancien hébergeur, de ses bandeaux de pub monstrueux et du traitement pourri des images, je tente une dernière fois le coup ici... On verra bien ce que ça donnera... Mais bon, c'est la dernière fois, hein!! J'ai tout rapatrié comme un con avec des copier/coller! Misère... Si ça merde ici aussi, je retournerai à mes chers bouts de papier. De toute façons, vues les rencoeurs et les emmerdes que je me traine en parlant librement, je commence à fatiguer et à me demander si ça vaut vraiment le coup. De toutes façons, tu le sais, lecteur, mon ami, tout ça n'est que vanité...



En vrai, aujourd'hui, j'en ai marre... je suis dégoûté. Chez les Rêveurs, on a reçu un mail d'insultes d'un libraire, adhérent d'une grande association de libraires spécialisés... Il nous repproche en des termes minables et insultants de vouloir baisser leur marge ainsi que celle de notre distributeur... Puis il finit par nous menacer très directement de causer notre "chute"...

Alors, que ça soit dit une fois pour troutes: Les Rêveurs, c'est une association loi 1901. C'est trois personnes bénévoles, Nico, le boss, Max, le chef de l'impression et moi, plus ou moins maquettiste. Bon. Jamais un de nous n'a touché un seul euro des livres que nous faisons. Nico et Max bossent sur leur temps libre, en passionnés, et moi je ne touche aucun droits d'auteur sur les livres que je fais chez les Rêveurs. Le peu (et c'est très très peu!!) de pognon qui rentre dans nos caisses, sert uniquement à publier les prochains livres et à payer les prochains auteurs.

Le libraire spécialisé en question nous reproche de vouloir baisser ses marges. c'est vrai qu'on aimerait bien baisser les marges du distributeur et du libraire de 55 pour cent vers 50 pour cent... Lui trouve ça scandaleux... Moui... Il faut savoir que sur un livre des Rêveurs, 4,5 euros vont dans la poche du libraire contre 1,50 dans celle de l'asso des Rêveurs... La seule solution serait d'augmenter le prix de vente publique de nos bouquins, que ce soit le lecteur qui paye, en somme... Et on ne le fera pas parce qu'on estime que c'est un point important, qu'on ne peut pas pratiquer des prix supérieurs à ceux qu'on a décrétés, qui sont déjà relativement élévés. Au delà, on aurait vraiment l'impression d'abuser.Voilà la vérité des choses.

On a visiblement touché à un tabou: les marges des libraires. La violence de la réponse est surprenante et minable et témoigne de la gravité du problème. Enfin, pour nous, hein! Pas pour les libraires!! Eux continueront alors que si nous ne trouvons pas un accord, eh bien c'en est fini des Rêveurs. Purement et simplement. car c'est bien de ça que nous menace ce type! De nous faire crever si on ne fait pas les choses comme il nous disent de les faire.

Oh et puis j'en ai plein le cul, tiens! S'il faut se battre aussi avec les libraires spécialisés, je jette l'éponge. Marre.



one dollar baby





"Shelter from the storm"


refuge



Scrat


scrat



Cadre superieur avec un ornithorynque sur la tête

cadre_superieur_avec_un_ornithorynque_sur_la_t_te


Caïman Dundy


crocodile_dundy



Monsieur promène son chien

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le désespoir



la_poste



Ce matin, je devais poster "Chez Francisque" pour qu'il parte chez Fluide puis à l'impression. Bon. A priori, c'était une mission que je me faisais fort de remplir sans plus de problème. C'était sans compter sur le subalterne trônant derrière l'unique guichet de la dite poste, lien social par excellence, surtout en milieu pseudo rural.

Le lieu était bondé. Cinq ou six personnes visiblement mécontentes de la lenteur avec laquelle l'employé postal traitait les diverses demandes de sa clientèle soupiraient ouvertement de lassitude, les yeux au plafond, comme pour se faire un peu craquer les vertèbres avant d'en venir aux mains... Faut dire qu'elle en avait, des demandes bizarres, la clientèle. Par exemple, cette octogénaire qui me précédait et qui voulait absolument un timbre avec "Babar" dessus pour envoyer une carte de prompt rétablissement à son petit fils qui venait d'être opéré de l'appendicite parce que, voyez-vous, c'est quand même plus agréable de voir la tête d'un éléphant qu'une quelconque Marianne ou, pire infamie encore, la bête vignette autocollante dénué de toute touche artistique qu'on peut trouver dans le distributeur sans âme à côté de la photocopieuse qui coûte 50 centimes par page que c'en est un scandale. Bref, l'ambiance était tendue comme un string.

Mon tour arrive asse vite et je pose mon courrier sur le comptoir devant le préposé alors occupé à écrire des chiffres mystérieux sur un petit cahier couverture cuir. Quand il leva la tête vers moi, un délicat sourire de bienvenu illumina son visage quelconque. "En Collisimo suivi ou recommandé?" me lança-t-il en prenant mon paquet, mais sans me quitter des yeux. "euh... bin... le moins cher..." balbutiai-je en bon sociopathe que je me targue d'être depuis mon plus jeune âge. Parler avec des inconnus dans des scènes de la vie quotidienne m'est pénible; je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça, c'est tout. Je bredouille, je sue abondamment, j'ai soudain envie de faire un caca tout mou et je finis en général par fuir la scène du crime sitôt mes obligations accomplies.
Bref, l'employé me lance alors un dernier regard légèrement interloqué avant de se plonger dans la procédure d'envoi standard d'un colis. Soudain, l'homme se fige. La stupeur se lit sur ses traits burinés par le soleil de midi écrasant les coteaux vinicoles sous une chape de lourdeur moite... Arrêté dans son geste, il a mon paquet dans une main, un formulaire vert dans l'autre et il ne bouge plus. Le continuum espace temps se distord, les secondent semblent des heures, le monde marche au ralenti. Hagard, il tourne alors le visage vers moi et me lance d'une voix forte : "Fluide Glacial, hein?!"
S'ensuit une sorte de clin d'oeil un peu foiré mais qui a visiblement pour but de créer entre lui et moi une fraternité nouvelle, comme si nous faisions définitivement partie de la même famille... Puis il se plante là, sans plus bouger, les yeux rivés aux miens et le formulaire en suspension...
Devant un tel débordement, je prends peur, mon cerveau tourne à 100 à l'heure. "Que me veut ce type?" La question est là, mystérieuse, inattendue... Je ne sais que penser. Je m'entends alors prononcer un "... euh... ouais?" totalement involontaire. Je vois bien au traits perplexes du type que ce n'est pas la bonne réponse. Je sens que je l'ai déçu. Sans doute aurait-il apprécié que je lui renvoie un mystérieux signe cabalistique de reconnaissance, quelque chose qui l'aurait conforté dans son idée de fraternité entre les lecteurs du dit magazine... Mais je ne fais rien de plus et un silence atroce s'ensuit. En effet, les mégères derrière moi ont pris soin de fermer leurs gueules pour bien essayer de comprendre l'étrange scène qui se jouait sous leurs yeux ébahis, alors que 5 minutes auparavant, le fantasme de les gifler toutes avec une violence à l'image de la Droite présidentielle, c'est à dire décomplexée, m'avait effleuré tant leurs conversations bruyantes et d'un piètre intérêt philosophique me semblaient malvenues et agaçantes.

Il fallait qu'un de nous brisât le silence... Quelque chose devait arriver, on ne pouvait pas continuer comme ça. Nous étions aux limites du soutenable. Ce fut l'employé Pétété qui se décida. Il leva les yeux au plafond, dans une attitude, me sembla-t-il, propre à une méditation nostalgique et dit d'un ton doucereux qui me glaça: "Ah la la! Qu'est-ce que j'ai pu rigoler, en lisant Fluide Glacial... j'adooooorais ça." puis, après un bref silence, il ajouta: "quand j'étais gamin". Rha!

Cet homme m'ouvrait son coeur. C'est bien simple, j'avais la sensation de revoir ces chauds étés qu'il avait vécu, accompagné de son fidèle Fluide Glacial, à chasser la gueuse dans les vignes, 3,5 grammes d'alcool dans le sang et des coups de soleil sur un nez acnéïque... Tant de chaleur me glaça. Je l'ai précisé plus haut, que je suis sociopathe, c'est pas ma faute. "Ah bin... ouais, c'est... c'est... cool" répondis-je en cherchant machinalement des yeux et dans une frénésie proche de la panique, la porte de sortie. Surtout que, comble du désespoir, mon envoi n'avançait pas! Le type semblait perdu dans ses rêveries et ne daignait pas remplir le formulaire pour lequel j'étais en train se subir cette torture.

Les vachettes en tenues estivales derrière moi semblaient fascinées par l'échange. Je résolu de me comporter en homme! "J'approche dangereusement de la quarantaine, je suis père de famille, star incontestée de la bande dessinée de goût sûr, riche comme c'est pas permis, je vais pas me laisser emmerder par qui que ce soit, bordel de merde!!" me répétais-je avec force. Je sentais une assurance nouvelle monter en moi, un homme différent était en train de naître, un qu'il fallait pas emmerder, un qui aurait la répartie juste, le sourire désarmant et l'aisance d'un Clint Eastwood! A-t-on jamais vu Clint Eastwood se sentir gêné dans une poste? Nan! Jamais!

"Oui, hein, c'était rigolo, comme journal..."

La phrase était sortie de ma bouche par inadvertance. Je me désolais intérieurement de la pauvreté crasse d'une telle sentence, mais l'homme semblait avoir apprécié mon louable effort! Il quitta les fabuleux pâturages ensoleillés de son enfance campagnarde pour revenir à la réalité. "C'est un bien gros paquet" lança-t-il en condescendant, cette fois, à s'intéresser à mon envoi en instance. Je compris au ton, que ça n'était pas là une bête remarque, mais bel et bien une question à peine maquillée... Là encore ma bouche devança mon cerveau engourdi. "C'est parce que j'y travaille." bredouillai-je dans un souffle. Quel con!

"Vous faites des bandes dessinées à Fluide Glacial?!!" exulta le tamponneur. "Incroyable! Bin si on m'avait dit que... Bin ça alors! C'est fou! Parce que justement, gamin, j'adorais ce journal!!" Je sentais les regards de l'assistance peser sur mon dos comme un cheval mort, selon le dicton populaire. La scène n'était plus tenable. Il me fallait fuir ou, à la limite trouver un flingue et tuer tout le monde, qu'il ne resta nulle trace d'un tel moment.

"Rha la la, je me suis marré comme un débile, en lisant Fluide Glacial! Je me souviens! Comment c'était, déjà, là, le type avec un nez pointu?" me dit-il en allongeant son appendice nasal à la façon d'un De Funès qui aurait oublié d'être drôle... "Mais siiiiiii! Vous voyez! Celui qui faisait toujours des trucs dégoûtants mais en fait, à la fin, c'était pas dégoûtant... Mais siiii, allez, vous devez bien vous rappeler!!". Je dois remercier ici publiquement mon cerveau: Malgré ma volonté manifeste de le ramollir à grands coups de THC ou de TF1, il réussit au prix d'un effort venant du plus profond, à entrevoir dans la mystérieuse incantation du préposé, un sens logique et, enfin, une piste exploitable... "Pervers Pépère?" Marmonnai-je à son encontre. "Voiiiilà! C'est ça! QU'est-ce que j'ai pu me marrer comme un con en lisant ça! Par coeur que je le connaissais, ce journal, par coeur, j'vous dis!!" Entrevoyant là une chance de revenir à une réalité postale qui m'aurait bien arrangée, je dis " oui, hein, il est fort, Gotlib. Bon, je vais prendre collisimo pas cher alors..."

Lui: Qui?
Moi: Hein?
Lui: Quidonc?
Moi: Ah! Gotlib, je disais... Il est fort...
Lui: C'est qui?

Mes épaules s'affaissèrent sous le poids de toute la misère du monde. La tentative misérable et désespérée de trouver un terrain d'entente avec l'homme me sembla soudain en tous points dérisoire. Je m'étais fourvoyé. j'aurais dû buter tout le monde à coups de flingue, c'eut été plus simple...


Moi: C'est l'auteur de Pervers Pépère...
Lui: Quidonc?
Moi: Gotlib.
Lui: Aaah, OK! En tout cas, qu'est-ce que j'ai pu me marrer comme un bossu en lisant Fluide Glacial!
Moi: Mmmh...
Lui: Si si, je vous assure! Quand j'étais un gamin.

Il sembla soudain retrouver ses esprits et d'un geste rapide et adroit, me tendit le formulaire vert, saint Graal à mes yeux fatigués, mis mon paquet sur la balance électronique, m'annonça "ça vous fera 17 euros cinquante trois centimes", colla mon formulaire sur le carton, pris mon pognon, me rendit la monnaie sur 20 et me lança un sérieux "Mercibonnejournée". Cet épisode dura à peine quelques secondes. Je restai sonné devant une telle agilité. je sortis.

Le soleil inondait la petite place, comme au premier jour de l'humanité. Les couleurs vibrait pareilles à un tableau de Bonnard. Je me sentais vidé, épuisé. La joie d'être sorti vivant de cette poste me submergea. Je connus alors quelques instants de pur bonheur, où plus rien ne comptait que l'éblouissement apaisant. De ces moments où je me mettrais à croire en ... quelque chose!

Je remontai dans ma voiture, serein...

Sur le siège passager trônait un second colis à poster au plus vite, adressé à Bouzard, et qui, sans doute, m'avait glissé des mains au moment de m'extirper de l'habitacle.





Hosanna!!

bouz


Le "Football Football" de Bouzard arrive bientôt...


foot


Francisque en vrai


francisque


Dédé est un gros fortiche

d_d_



"Chez Francisque II", le making of


equipe


L'atelier


Aux Rêveurs, Etienne Davodeau nous a fait confiance pour réimprimer un "petit" album qu'il avait fait pour les éditions PMJ, en 2002. je viens de finir la partie maquette, le livre est prêt à partir à l'imprimerie! Joie!


l_atelier


note personnelle: penser à vider mon appareil photo



cabane02


chasseur


culs


de_dos


loup_chat


pieds



Rock'n roll

ATTENTION: Ce message peut s'avèrer très emmerdant pour qui se contrefout (avec raison) des soubressauts du microcosme merveilleux de la bande dessinée.


Hier au soir, je feuilletais distraitement la revue "CANAL BD" le numéro Juin / Juillet... Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien moi même... Quand je tombai sur cette phrase:


borg



Je dois avouer que la moutarde me monta au nez. Je revins en arrière, histoire d'identifier l'auteur d'une telle annerie et... C'était Monsieur Didier Borg!
Pour ceux qui ne connaissent pas le Monsieur en question, c'est l'éditeur de KSTR, un sous label de Casterman (*) qui s'est illustré récemment en bousillant de manière cynique et méprisante la fabrication de l'album "Villebrequin", d'Obion et Le Gouëfflec (voir toute l'histoire ici). Mais il avait aussi attiré mon attention par sa manière de se revendiquer "rock'n roll" ce qui, en soit, ne veut strictement rien dire, croyez-moi, je sais de quoi je parle!

On va encore me dire que je cherche la polémique, mais... C'est pas moi qu'a commencé!!


Monsieur Borg ne fait pas mystère de son inculture en matière de bandes dessinées, ce qui est un peu con pour un éditeur de ce médium et qui, surtout, devrait le pousser à un peu d'humilité. Mais bon, là encore pourquoi pas. Il semble cependant que Monsieur Borg ne fasse pas ses achats dans les bonnes librairies. En effet, sa manière de réduire la bande dessinée moderne aux quelques lignes ci-dessus montre bien qu'il a des problèmes pour se repèrer dans la jungle des nouveautés, ce qui est, convenons-en, assez compréhensible. Alors, comme je suis un garçon sympa, quoiqu'en disent les Inrocks, je me propose de l'aiguiller dans ses lectures puisque, visiblement, ces dernières le désolent tellement! Eh oui, contrairement à ce qu'avance Monsieur Borg, avec un brin de condescendance et de mépris, tous les auteurs ne font pas "toujours des histoires genre j'ai 40 ans et cela ne va pas bien", et je le prouve:

Blutch, David B, Dumontheuil, Sfar, Bouzard, Prudhomme, Rabaté, Davodeau, Ferri, Frederik Peeters, Baru, Trondheim, Aristophane, Debeurme, Blanquet, Winschluss, De Crécy, Gipi, Lindingre, Baudoin, Mattotti, Emmanuel Guibert, Goossens, Lisa Mandel, Casanave, F'murrr... Et cette liste n'est pas exaustive, hein! Il y en a nombre d'autres que j'oublie! Et puis ce sont là mes préférences. Sans doute y en aurait-il d'autres Qui trouveraient grâce au goût de Monsieur Borg.

Alors voilà, il faudrait que Monsieur Borg se lise avec délectation les oeuvres complètes de ses auteurs. Je lui garantis que s'il trouve parmi cette liste une seule histoire que l'on puisse résumer par "genre j'ai 40 ans et cela ne va pas bien", je lui rembourse l'album! Quel plaisir va-t-il donc découvrir là! Ces bijoux de la bande dessinée qui lui sont étrangers vont, n'en doutons pas, changer ses vues sur ce medium. Sa vie va changer! Ah comme j'aimerais être à la place de Monsieur Borg et ne pas encore connaitre tous ces livres sublimes! Un puceau du neuvième art! Quel merveille ce serait là! Savoir que j'aurais tant de choses à découvrir, à lire, à apprendre, à admirer... ça serait chouette.

Bon, quant à son histoire de "je suis rock'n roll et je fais faire de la BD rock'n roll, parce que ce milieu manque cruellement de rock'n roll parce que tout le monde se prend la tête..." (je résume!), eh bien Monsieur Borg découvrira bientôt, à la suite des lectures ici même amicalement conseillées, que pour faire des bons livres, il est impératif de se prendre la tête. Quant à "l'esprit rock'n roll", même mon mécanicien auto l'a: il adore Johnny, les Stones et Led Zep, et, parfois, il vit à 100 à l'heure.

C'est pour dire à quel point se vanter d'être "rock'n roll" est très TRES relatif.


borg2


(*) Mais siii! Vous savez, le label dont le logo arbore fièrement l'étoile noire de l'anarchie, comme tous les petits groupes alternatifs l'ont fait, sans oublier votre serviteur qui voulait se la jouer rebelle!! Ah ah!



c'est bon de lire parfois



Hier soir, je me suis dis "tiens, et si je lisais un peu de bandes dessinées? Ca me changerait, au lieu de regarder "vis ma vie" ou "c'est mon choix" , ça pourrait être intéressant!".
J'extrayais alors mon corps lourd du profond fauteuil Louis XIV qui, depuis que j'ai des enfants, me sert de refuge contre les tempêtes domestiques, les cris, les pleurs, les vomis, et que l'on nomme à juste titre "le fauteuil de papa que quand il est assis dedans, il faut pas le déranger".

Bon.

Le moment difficile, ça a été de choisir. Il faut dire qu'outre ceux que j'achète moi-même, souvent, on m'en envoit plein, des livres! Je suis un privilégié. Un nanti. Des bandes dessinées, j'en ai en veux-tu en voilà, des tas, des tonnes! Et encore, je ne suis pas journaliste! J'ose à peine imaginer! Je dis donc "merci" aux éditeurs qui le font sans que je leur demande rien, ainsi que certains auteurs. Mais le revers de la médaille, c'est que devant tant de choix, je me retrouve tétanisé... Pourquoi lire celui-ci plus qu'un autre?


Je résolus alors de me fier à mon instinct. Eh bin vous me croirez si vous le voulez, mon instinct a fait fort!


gros_lot


J'aimais déjà beaucoup le dessins de Nikola Witko dans "Muerto Kid". J'avais donc acheté " le gros lot" les yeux fermés en me disant que, si l'histoire était chiante, j'aurai qu'à me régaler du dessin. Eh bin pas du tout! L'histoire est vachement bien! la construction de l'histoire est ce que j'appelle "une fuite en avant", c'est à dire que le personnage central se laisse balotter par les évènements, réagissant au coup par coup, sans stratégie ni réelles intentions, et ça peut le mener jusqu'au bout du monde! Un peu comme dans les films des frères Cohen... Ca lui donne une personnalité assez véridique, loin des poncifs habituels. C'est assez jouissif de le suivre dans ses gesticulations un peu stériles pour se donner une contenance face aux évènements... Bref, cette histoire m'a happé par son côté aventurier, un peu ce que j'aimais quand j'étais môme, mais avec un humour parfaitement moderne et adulte. Un mélange passionnant parce qu'à part Winschluss et Cizo, ça n'a pas été tellement fait. Et puis le tout est servi par un dessin incroyable! Un savant mélange d'influences américaines, avec un trait parfois crade, parfois extrèmement élégant... Bref, je trouve ça assez inédit et j'ai vraiment passé un super moment.



marie



Rha! Le premier tome de la Marie en plastique m'avait scotché. Donc je dois avouer que je savourais le second, avant même de le lire. Je me réjouissais à l'avance! C'est ça que c'est aussi, un bon livre, le plaisir de l'avoir sous la main, d'attendre le moment propice pour se plonger dedans, seul de préférence, sans cris, sans pleurs, sans vomi...
Plus j'avance en âge, plus j'aime les histoires qui racontent leur temps. Je me lasse assez vite, dorénavant des bandes dessinées de genre, même quand elles sont réussies, pour me rapprocher de celles qui se contentent, sans artifices, sans rebondissements ni effets spéciaux, de raconter les gens au plus juste. Là, donc, c'est exactement ça. C'est une histoire magnifique parce qu'elle rappelle celles qu'on entend à droite à gauche dans les épiceries des petits villages... c'est un monde cohérent, pas méprisant, ce qui est rare, et surtout, avec des personnages qui ont de la consistance. Ce sont des gens pétris de vérité. Rabaté écrit des choses en prise avec le réel, mais il le fait avec une telle imagination qu'à aucun moment je ne me suis arrêté pour me demander si tout ça tenait bien debout, si c'était "possible"... Tout est possible quand les personnages sont si réels. Quel talent. Et quel humour! Et puis David Prudhomme est incroyable aussi! On dirait qu'il renonce au style, à l'élégance, pour ne montrer que l'essentiel, ce qui fera que ses personnages, on les reconnaitra comme des voisins. Là encore il ne flatte pas le lecteur dans le sens du poil, il ne va pas faire de l'esbrouffe comme beaucoup d'entre nous en avons malheureusement pris l'habitude, même parmi les plus géniaux! On dirait qu'il met en arrière ses ambitions personnelles, ses facilités, pour donner le dessin qui servira au plus près l'histoire. Bon, en résumé: "c'est super bien, lisez-le si vous avez quelque argent et surtout une heure de calme absolu". C'est le genre de livre qu'il serait inconvenant de saborder par une lecture superficielle; c'est un bijou.


Ah tiens, puisque j'y pense, j'ai lu des choses vibrantes d'incompétence (C'est de Desproges, ça... Quel talent pour choisir les mots, lui, aussi!) sur le premier tome de "la Marie", de ci de là, dans des articles de presse ou des chroniques Internet... Et vas-y que la couverture est pas belle, et vas-y qu'on n'y croit pas, et vas-y que le dessin est trop ceci ou pas assez cela... Qu'il me soit permi de manifester ici et ce, sans plus de retenue, tout le mépris que je porte à ces lecteurs au front bas, incapable de voir un trésor quand il leur passe sous le nez, renaclant au moindre effort, reclus dans leurs habitudes, ébahis par la nouveauté... C'est bien simple, tiens, je les maudis, ainsi que leur descendance sur... disons... mmh... 9 générations! Voilà. Fallait pas m'embêter.





Placid et Lindingre avaient raison

shmitt



Rha!

Sur mon ancien blog, j'avais fait un sondage: "quel est le meilleur groupe de rock du monde". Eh bin personne n'avait cité Bad brains. La honte!





un peu de pédagogie

L'autre jour, j'étais au Virgin de Lyon Presqu'île (au lieu d'aller dans une librairie spécialisée, oui, je sais, je suis un salaud et tout ça.) pour dédicacer "de mon chien comme preuve irréfutable de l'inexistence d'un Dieu omniprésent". c'était très bien. Il y avait de la bière à volonté pour les lecteurs et des Granolas pour moi. Et alors, donc, toute une série de questions techniques sembla passionner quelques lecteurs à mon grand étonnement. Comme je suis un homme poli, j'ai répondu à chaque fois dans le détail mais c'est vrai que c'est chiant de se répéter.

Alors, dans un but didactique et pour éviter qu'on me repose les mêmes questions, je me fais fort de vous montrer les étapes qui amèneront l'auteur du premier trait vers l'oeuvre achevée et prête à être envoyée au Louvres, quand on est dans mon slip. ( Je me rends compte à la relecture de ce que cette dernière phrase peut avoir d'abscon. il n'est pas là question d'imaginer que vous enfiliez mon slip... Ou pire encore, que vous y entriez alors que j'occupe la place... En fait, je voulais exprimer avec un humour caustique et de bon aloi pompé intégralement sur Gotlib et Desproges, que ce sont là mes propres "étapes"... Qu'en fait, il n'y a pas de recette, que chacun fait comme il veut, et surtout comme il peut, et que d'autres auteurs auront sûrement un mode de fonctionnement absolument différent... Voilà. Un bide, ça s'appelle. )

Alors mettons nous en situation: Le festival de la Corogne, en Espagne, dont le chef est Prado, me demande de faire l'affiche de la prochaine édition. Ayant passé là-bas un excellent moment, ( palace somptueux et restos chics et goutus que c'en fut obscène ), et Prado ayant insisté avec talent, je me décide.

C'est là qu'arrivent les problèmes. Que faire qui soit un tantinet original, si possible? Souvent, les affiches des festivals représentent les personnages des divers auteurs en situation dans la ville qui les accueille... Donc, dans un premier temps, essayer de ne pas faire pareil semble être de bon aloi.

Voici donc ce que j'appellerai "l'étape 1 : où l'auteur fait n'importe quoi en espérant le plus fort possible qu'il en ressortira quelque chose sinon il est dans la marde".



affiche_etape1


Dans le cas qui nous occupe, la seule figure imposée est
la tour d'hercule, sympathique monument servant de blason à la ville et généralement accompagné d'une tête de mort assez déroutante au prmier abord. Alors donc, n'ayant pas d'idée fulgurante, je dessine tout ce qui me passe par le tête. Bon. C'est naze, mais je vois mieux comment je vais m'y prendre, la construction de l'image, en gros...

Je passe alors à " l'étape 2 : où l'auteur s'efforce de sauver la face en retenant une idée dont l'intérêt est largement discutable, mais qui a pour attrait principal d'être la seule qu'il ait eue."



affiche2

"Je vais mettre des grands peintres à la place des auteurs de bandes dessinées... ça fera classe... Et puis, tiens, je vais leur mettre des oreilles et une queue de Mickey pour accentuer le gag inénarable et embrouiller un peu le rapport qui existe entre les arts "majeurs" et la bande dessinée. Voilà. Hop, c'est bon comme ça, je vais pas me faire chier plus longtemps parce qu'il faut que j'aille chercher les mômes et que je prépare les pâtes avant le bain..." me dis-je alors.

A partir de là, la suite est d'une banalité déconcertante.

Il suffit de mettre un peu au propre le crayonné grâce à " l'étape 3 : ou comment l'auteur va perdre toute l'éventuelle qualité du dessin lâché de l'étape précédente et figer celui-ci dans un rendu lourd et prétentieux à la limite du supportable".


affiche_etape_3

Après, hop, je passe à " l'étape 4 : où l'auteur finit de couler son image dans le béton, effaçant ainsi toute trace de vie ou de spontaneïté... mais bon, ça a toujours été son probléme, à l'auteur. Ceci dit, il n'est pas le seul!" en mettant des couleurs de bon aloi pour que ça claque un minimum, cet été, dans les rues ensoleillées de La Corogne...


affiche_etape_4


Voilà voilà. Je crois avoir été clair, concis et pédagogue... Avec ces informations, Il me semble que vous êtes en mesure, à votre tour, de faire l'affiche du festival de La Corogne. (Il est à noter que cette technique peut s'appliquer à n'importe quelle affiche de festival dans n'importe quelle ville, ce qui est, convenons-en, assez arrangeant.)

Bon courage.




fonds de tiroirs





cochon


pablo



portrait



mystère


ferri



En vidant la trousse qui me sert pour les dédicaces, je tombe sur ce vieux message énigmatique de Ferri. Mais qu'a-t-il bien pu vouloir me dire?




n'importe quoi!



n_b



Rhololo! C'est de pire en pire, pour Lindingre!
V'la qu'elle porte plainte, la cocho... la grosse vach... la dame.





faaaaaaaatigué!


chiant


Alors bon. Il y a quelques jours, je vous faisais part de mes problèmes avec le Festival d'Angoulême. Alors j'ai tous les éléments en main et j'ai discuté avec tout le monde et je suis en mesure de faire une synthèse.

ATTENTION: ceci va être relativement chiant pour quiconque passait ici dans le but voir des dessins pour se détendre tant il est vrai que c'est chiant, parfois, la vie. Mais bon, il me faut être honnête et préciser les choses telles qu'elles sont.

Alors donc, voilà le truc. Par le biais d'un courrier de leur avocat, L'Association du festival d'Angoulême reproche au tourneur de Brigitte Fontaine (qui se trouve, ô surprise être aussi celui de Magyd Cherfi), "Bleu citron" de les avoir laissés tomber pour un concert de cette "dame" dans le cadre du printemps de Bourges. Bon, jusque là, ça se tient, même si le big boss du festival admet qu'il n'y a là rien d'illégal, juste, d'après lui, c'est pas très honnête... L'honnêteté en business comme dans la vie étant un concept, lui aussi, tout relatif, mais bon.

Le truc, c'est qu'ils reprochent aussi à Bleu Citron d'avoir utilisé le même "système", à savoir des dessins en direct sur écran pendant le concert de Magyd Cherfi... Et c'est là où ça coince: ils appellent ça un "concert de dessins" et disent que ce "concept" leur appartient puisque déposé à l'INPI. Sauf que, si on regarde bien, leur "concert de dessins", c'est un truc totalement différent que ce qu'on a fait, nous! Vous pouvez aller lire ce que c'est exactement, . Nous, on a juste fait des dessins pendant un concert, sans autre but que de perpétuer, certes avec un matos de folie, les expériences initiées dans le début des années 90 par les groupes classés "alternatifs" et certains groupes de rap. Donc, en bref, ils n'ont pas plus inventé ce concept que nous ne l'avons fait il y a dix ans! Il faudrait aujourd'hui demander la permission et éventuellement payer des droits pour dessiner pendant les concerts?! Soyons sérieux un minimum, même si c'est chiant, parfois.

Alors qu'il y ait un problème entre Bleu citron et le festival d'Angoulême qui a vocation à rester privé, c'est certain. Maintenant, il faut tout de même souligner que le courrier du représentant du festival est pour le moins très discutable et ne pas oublier qu'il y demande une somme à mon image (relativement grasse) à titre de dommages et intérêts en réparation d'un préjudice qui, même si je n'ai pas fait ASSAS ( Dieu merci!! ) , me semble pour le moins discutable. Mais bon, en même temps, j'admets volontiers ne pas avoir une crédibilité importante en droit en encore moins en matière de propriété intellectuelle (maudite soit cette dernière!).

En quoi est-ce que ça me concerne puisque je ne suis même pas nommé dans le courrier officiel? Eh bien ça me concerne parce que je faisais partie intégrante de projet sur le concert de Magyd Cherfi. Parce qu'ils m'avaient fait l'honneur d'en être, de pouvoir travailler avec un artiste et une équipe admirable. Parce que c'est ça que j'aime, faire ce qui me semble beau, intéressant, poétique, participer, pour une fois, à une oeuvre collective... Et quand on "menace" l'équipe, ça me touche. C'est comme ça que je marche, bien ou pas.

Ayant aujourd'hui l'assurance du big Boss du festival que je n'étais absolument pas visé dans cette histoire, et n'ayant pas de raisons d'en douter, je laisse le truc suivre son cours et n'en parlerai plus dans l'immédiat, en espérant que tout se termine bien.

Voilà.

C'était chiant, hein?!
En même temps, je vous ai pas pris en traître, vous étiez prévenus!