mardi 17 juillet 2007

Pâris sera toujours Pâris...



Je suis allé à Paris, hier, tiens. Paris, ville de lumière, terre de contraste à la croisée des chemins, comme on dit quand on sait pas trop quoi dire d'autre dans les milieux journalistiques. J'y suis allé pour faire un peu de "promo" pour le second tome de "Nic Oumouk". Autant le dire : je n'étais pas mécontent de déserter quelques heures ma famille nombreuse où le silence, l'insouciance et le calme sont de vagues souvenirs teintés d'amertume.
Dès la sortie de la gare de Lyon, je fus mis dans le bain direct par un clodo visiblement vachement honnête...



espoir



Au moins, je ne pourrai pas dire que je n'étais pas au courant, après ça.


Quelque peu déstabilisé par la franchise du sale exclu, je me frayais un chemin, Ipod à 10000 euros sur les oreilles (avec Tom Waits et Mano Solo dedans, comme quoi, il est des coïncidences qui font douter de l'inexistence de Dieu) et le pas cependant alerte malgré les kilos que j'amasse jalousement et une couche de graisse autour du coeur qui m'empêche le plus souvent de courir après les filles ou devant les flics sans faire un malaise cardiaque qui, dans un cas comme dans l'autre n'arrange pas mes bidons. Je retrouvai ma copine Hélène qui était venue me chercher en bagnole et nous prîmes la route en direction de la maison de la radio.


Quelle étrange ville, Paris... En même temps, je dis "Paris", c'est uniquement pour me moquer, dans la mesure où ce que je décris ici se passe tout pareil dans n'importe quelle grande ville... Pouf pouf... Quel étrange monde... (c'est mieux)

Quel étrange monde où certains dorment au ras du bitume, à portée d'enjoliveurs chromés, dans des restes verdâtres de fringues dont j'ai du mal à imaginer qu'elles furent un jour neuves...



paris




... tandis qu'une dizaine de mètre en dessous, bien au sec, la crise de la cinquantaine de Monsieur prend la poussière à la grande joie des jaloux ou des moqueurs...



ferrari

J'ai passé un excellent moment dans l'émission "la bande à Bonnaud"à discuter avec "l'animateur" éponyme et Sandra Freeman. Très gentils, tous. Un vrai plaisir.

bonnaud1

Puis j'ai parlé longuement avec une journaliste de RFI, Yasmine Chouaki, maligne et passionnante. Elle m'a appris des trucs sur mes propres livres, dis donc! Et, pour finir, on a parlé cinéma avec Céline Chapuis, chez télérama. Je m'étais pourtant juré de boycotter ce journal depuis qu'il a publié dans ses pages pas moins de deux papiers pour déglinguer le "Big Fish" de Tim Burton alors que moi j'ai adoré. Mais que voulez-vous, cette journaliste était passionnante aussi! Alors on a parlé, et parlé et parlé et pour une fois qu'on parlait de bandes dessinées non plus comme un aimable divertissement mais comme un art à part entière, en liaison avec les autres, la vie et tout ça, je dois avouer que je fus comblé... ( On me reproche souvent de dire du mal des journalistes. C'est vrai. Il faut cependant souligner que, si je brocarde ça et là mes amis journalistes, c'est que, parfois, ils le méritent! On remarquera au passage que lorsqu'ils sont bons, je ne me fais pas prier pour le crier sur les toits! )

Enfin bref, on s'est finis dans un resto de sushis sublime où je bouffai comme à mon habitude: comme un porc.

Le lendemain, après une longue nuit reposante dans un hôtel spacieux, je m'en retournai à la gare de Lyon dans le but assez évident derentrer chez moi. Et là, juste au devant de la gare, le même clodo que la veille. Avec la même pancarte: "je n'ai plus aucun espoir". Eh bin vous le croirez ou pas, j'ai continué à vivre comme si de rien n'était.

Quel monde étrange...