mardi 13 novembre 2007

autosatisfaction boursouflée





Aujourd'hui, je suis prétentieux. C'est à dire que j'ai mes raisons. En quelques semaines, j'ai reçu les deux derniers livres auxquels j'ai participé. Le premier, le tome 2 de "Chez Francisque", écrit par le jeune Lindingre...







le second, le premier volume du "sens de la vis", une collaboration avec Ferri chez Les Rêveurs...



Et je dois avouer qu'après les avoir lus, une sensation nouvelle m'a étreint... C'était assez doux, harmonieux. Je flottais dans une sorte de brouillard agréable... Je me suis rendu compte par la suite que les plus grands scientifiques nomment cet état "le contentement"! Incroyable! j'étais content. Moi!
Pour tester les effets de ce nouvel état, et ne reculant devant nul danger, je les relus même plusieurs fois, sans arriver à m'en dégoûter. Joie. je suis joie et autosatisfaction boursouflée!
J'aime beaucoup ces deux livres. Pour des raisons assez similaires, d'ailleurs. Travailler avec Ferri est, au sens propre, un enchantement. Il réussit tout ce qu'il fait. La genèse du "sens de la vis" a été chaotique, puisqu'au départ, ça devait être un carnet de dessins tout con, puis, trouvant quand même que c'était à la limite de l'inintéressant, j'ai demandé à Ferri s'il ne voulait pas y ajouter quelques textes. Puis il a fait aussi une histoire, on a trouvé des personnages, une ambiance et, pour finir, un thème! Tout à l'envers! Eh bien vous le croirez si vous le voulez, mais je ne me souviens pas d'avoir été aussi content du résultat d'un livre qu'en lisant celui-ci. Travailler avec Ferri est une expérience un peu mystique (en particulier sur ce livre!)... L'alchimie qui opère quand on bosse ensemble est à nulle autre pareille. Il se passe un truc inexplicable qui fait que... ça marche et qu'en plus, ça donne toujours des choses inattendues, surprenantes et durables.


Avec Lindingre aussi, c'est assez fou... Parce que je n'aurais jamais pu me libérer autant sur le dessin qu'avec des histoires aussi magnifiquement connes! Je me souviens qu'un "critique" avec dit du tome 1 que c'était là la pire chose que j'aie jamais faite... Bingo! Je me suis senti pousser des ailes pour le tome 2 tant la latitude que j'avais dans le dessin était enthousiasmante. J'ai retrouvé les sensations que j'avais, enfant, quand je dessinais mes premières pages, sans me poser de questions, sans me soucier des éditeurs, des lecteurs, des journalistes, des confrères, par évidente urgence, pour se sentir mieux. J'ai renoué à cette occasion avec Franquin que j'avais délaissé. Avec Vuillemin, aussi, bien sûr.
Résultat: le tome 2 est dix fois pire que le un!




J'en veux plus, des jours comme aujourd'hui.