mardi 17 juillet 2007

Niort à feu et à sang

Gloire à Bouzard. Je le dis d'autant plus facilement que c'est sincère. Gloire au Bouzard. Il était le premier président du premier festival de Niort, ce qui est un honneur pour un type qui n'a pas eu son brevet des collèges. Il était chargé d'en faire la programmation, et il a eu une idée incroyable: n'inviter que ses amis! Personne n'y avait pensé avant et là je dis "chapeau". Parce qu'à l'inverse de ses préférences musicales, il a des goûts très sûrs en amitié de telle sorte que ce fut le festival le plus plaisant qu'il m'ait jamais été donné de faire. C'est vrai que je n'y vais plus depuis déjà quelques années, mais quand même.
Il y eut beaucoup de monde, des gens adorables, pas de chieurs, je n'ai donc sauvagement agressé personne, ce qui ne fait pas les affaires des Inrocks ou de Chronicart, du soleil, des arbres, des filles et des rats. Oui, les berges de la Sèvres niortaise en sont infestées et c'est assez drôle de les observer pour qui aime à observer les rats. Qu'il me soit permis de remercier ici tous les organisateurs qui ont été d'une gentillesse rare. (Tiens, je les fais passer après les rats, c'est pas sympa...)

pogo

La curiosité locale, c'est le logement. Foin des hôtels 18 étoiles auxquels je suis habitué depuis que je suis une méga star, non... là, ce fut un gîte avec des chambre aux noms d'animaux. Avec Ferri, Vandermeulen et Casanave, nous occupions avec fierté les deux lits superposés de celle des "renards". On ne se demandera pas pourquoi ce sont Relom et Mezzo qui occupèrent celle des "blaireaux", ces mustelidés omnivores malodorants alors que Lisa Mandel, elle, s'installa dans celle des "Bouvreuils", jolis petits oiseaux colorés.

" Renard un jour, renard toujours" hurlait épisodiquement Ferri, le poing levé, dans l'espoir de retrouver ses congénères dans la foule compacte des animaux de la forêt.

renards

Dans le train du retour, avant de sombrer dans un sommeil réparateur, je me posais la question de savoir pourquoi j'étais si content de ce week end... c'est qu'il a réussi à créer autour de lui, une sorte de "famille" d'auteurs assez proches par la mentalité, le président... ça doit tenir à sa personnalité, au Bouzard. J'ai rarement rencontré un type avec aussi peu d'esprit de chapelle. Et puis, je sais que c'est tombé en désuétude depuis l'avènement du cynisme, mais c'est un gars gentil. Pas dans le sens "mongolien", hein!! Non, c'est un phénomène, ce type, avec une oeuvre au dessus du lot. D'habitude, ça donne des cons, les artistes au dessus du lot... Eh bin pas là, dis donc.

relom

A aucun moment il n'y a eu ces rivalités d'ego si nombreuses et ordinaires dans les réunions d'auteurs et d'éditeurs de bande dessinées. Là, tout se passait naturellement, sereinement. j'ai même pu rencontrer Nicolas Dumontheuil pour lui bégayer mon admiration sans borne pour son "big foot", tel le fan stupide de base.

bigfoot

Avec les Renards, on a eu le loisir d'aller observer les grenouilles dans la mare à côté, sous le lourd soleil des deux sèvres, ce qui est beaucoup plus dur à réaliser quand on est à Angoulême, par exemple. Je soupçonnais Tanquerelle d'y avoir d'ailleurs jeté les corps de ses jeunes victimes tant il est vrai qu'il a le physique du tueur d'enfant, mais non. Il a dû les foutre ailleurs.

grenouille

Quel plaisir. Décidemment, entre l'aventure avec Magyd Cherfi, puis le festival de Niort, j'ai du fion, en ce moment. J'ai comme la douce impression d'avoir enfin un peu trouvé une famille artistique et humaine dans laquelle je me sens bien, à l'aise.

Comme le dit le président Bouzard, dans des cas comme ça, "on fait vraiment un métier extraordinaire".
Gloire au Bouzard

end